L'horrible destin du baron Mardho

Il s'est produit dans le courant de cette année 999M41 un incident que peu de personnes connaissent. Et pourtant, quel terrible avenir risque d'en découler?

Voici les faits: En ce début d'année, le baron Marx Mardho, un libre-marchand de condition aisée sans être vraiment noble, décida de mener ce qu'il appelait une récolte de routine en direction du noyau galactique. Il était de notoriété publique, surtout sur son monde de Prasparis, que ce baron n'avait pas un fond vraiment honnête dans sa manière de gérer ses affaires; sauf lorsqu'il s'agissait de payer sa part de la dîme de ce monde. Pour ça, il mettait un point d'honneur à toujours payer en temps et en heure, s'octroyant le luxe d'ajouter une avance pour la suivante lorsque son commerce était faste. Aussi l'Adeptus Terra fermait bien aimablement les yeux sur ses méthodes. Et pourtant, à plusieurs reprises, il avait si cruellement abusé de xénos dont c'était le premier contact avec l'Humanité que des haines raciales ont vu le jour.
Donc, cette fois, le baron partit avec son meilleur vaisseau et son équipage le plus qualifié en direction d'un amas encore peu connu; avec en tête l'idée de rentrer les cales pleines de richesses prodigieuses.
D'après un rapport de routine reçu à Prasparis quelques temps plus tard, cet amas recèle des mondes aux potentiels prometteurs, tant pour le commerce que pour des colonisations futures.
Que se passa-t-il entre l'envoi de ce rapport et un appel à l'aide émis deux semaines plus tard? Nul ne le sait. Toujours est-il que le Million Cent, alors sur le retour, signala une attaque dont il était la cible, décrivit un engagement désespéré contre des vaisseaux d'une technologie avancée bien qu'inconnue, puis ce fut le silence. La barge de bataille Félixis du chapitre des Tigers Argent se porta alors au secours du Million Cent. Mais elle arriva bien trop tard: les space marines ne trouvèrent que la carcasse réduite des deux tiers du vaisseau commerçant. Les moteurs et les soutes notamment avaient été brisés, arrachés à la structure. A vrai dire, il ne restait guère que le pont de commandement et quelques niveaux voisins. Les Tigers Argent tentèrent quand même une exploration de l'épave à la recherche d'indices pouvant révéler ce qui s'était produis. Ils ne trouvèrent que moins d'une demie-douzaine de survivants, tous officiers de bord, tous prostrés et fous de terreur; et un bloc de cristal qui s'avéra être le cadavre du baron, figé dans une pose trahissant le plus grand effroi. Lorsque l'apothicaire de l'expédition voulut en prélever un échantillon, ce qui fut le corps de Marx Mardho tomba en morceaux.
Les marines ne purent tirer que deux mots des pauvres hères qu'étaient les quelques survivants:
"Athan'Shetek."